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Petit, bouffi, jauni et académicien.
Critique depuis longues années au Constitutionnel.
A publié des vers qui ne manquent pas de poésie. On a reproché a Sainte-Beuve, et avec raison, sa prolixité et sa monotonie; et pourtant ses articles sont bien faits, bien écrits, mais on se fatigue de cette mousique toujours caressante.
Sainte-Beuve ne s'émeut pas; il professe — comme Saint Paul — qu'il faut être vertueux sobrement; à quoi bon les grands enthousiasmes vaillants et les divines ardeurs pour le bien? Faut de la vertu, pas trop n'en faut, dit la chanson, n'en ayez donc que la dose nécessaire pour être sénateur et académicien, ajoute Sainte-Beuve.
Un chasseur qui revenait bredouille aperçoit un paysan couché au bord d'une mare où nageaient une vingtaine de canards domestiques.
– Cinq francs pour toi, lui dit il, si tu veux me laisser tirer dans les canards.
– Soit, répond le paysan.
Le chasseur tire et abat trois canards.
Veux tu recommencer? dit-il?
Tout de même.
Cette fois il tue deux canards.
Le jeu se répète deux fois encore. Le paysan, toujours couché avait reçu vingt francs; le chausseur, qui avai tué onze canards, lui dit alors:
Je continuerais bien, mais il ne t'en resterait plus.
–Oh, répond le paysan, ça m'est égal, ils ne sont pas à moi.
M. Sainte-Beuve ressemble à ce paysan; c'est un des plus aimables égoïstes de Paris, un de ceux dont Chamfort, je crois, a dit qu'ils bruleraient votre maison pour se faire cuire un œuf. (p. 38) (it) |