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Une seule ville, en Italie, résista, jusqu'au temps de Dioclétien, à l'unité romaine. Rhégion et Tarente avaienl achevé d'oublier le grec, que Naples le parlait encore. Tandis que les villes du littoral ionien étaient entrées dans l'obscurité où elles devaient rester plongées jusqu'au VIIIe siècle de l'ère chrétienne, tandis que Capoue, riche encore et peuplée, déclinait lentement, depuis le jour où, rivale de Rome, elle avait été abattue pour jamais, Naples n'avait cessé de grandir sous la domination romaine, sans acheter sa prospérité au prix d'une renonciation à toutes ses traditions helléniques. La ville héritière de l'antique splendeur de Cumes garda sous l'Empire des formes de gouvernement que la Grèce même avait perdues : les citadins continuèrent à se partager entre des phratries imitées d'Athènes; des empereurs, comme Titus et Hadrien, s'honorèrent de porter le titre de démarque de Naples. Il n'est pas jusqu'aux magistratures romaines qui ne revêtirent des noms helléniques ; le duumvir fui un archonte, et l'édile un agoranome. Des jeux d'origine ancienne furent restaurés magnifiquement en l'honneur d'Auguste et salués par les poètes et les rhéteurs des écoles grecques, qu'ils attirèrent en Campanie, jusqu'à la fin du IVe siècle, comme les derniers jeux olympiques C'est à Naples que Néron alla recevoir au théâtre la couronne poétique, parce qu'il comptait y trouver une société affranchie des préjugés romains, et, pour tout dire, avec l'expression même de Tacite, une ville grecque. (it) |