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Jusque dans les visions les plus dramatiques, on devine l'ironie latente. Nous aimons que la récitante détaille le texte avec esprit et mordant. Les instruments l'enveloppent de leur poésie insidieuse, l'enlacent de leur contrepoint don le raffinement nous éblouit à neuf chaque fois où nous les réentendons. Pour chaque pièce, Schoenberg invente une disposition nouvelle de ses timbres, avec l'immagination d'un grand poète des sons. Après trois quart d'heure dans l'instabilité, la subtitlité lancinante du «total chromatique», le mi majeur irréfutable de l'épilogue pose sur ces dernières mesures un rayon magique. C'est l'élegance et l'indépendance d'un révolutionnaire qui sait revenir au langage consacré quand celui-ci est la plus parfaite expression de ce qu'il sent et de ce qu'il veut. (da Parte Quarta, cap. V., Schoenberg et ses Disciples, De Wagner au Pierrot Lunaire, p. 548-549) (it) |