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Je crois que je restai bien une heure, ou même deux, à dévisager le dernier des Urus, le livre ouvert sur la photographie de Manuel Inta. Un très vieil homme, le regard infiniment triste sous les paupières voilées de pus. Son front, beaucoup plus vaste que celui des autres indiens, ses joues et son menton étaient profondément creusés de sillons qui dessinaient sur sa peau la géographie de la misère, craquelés par dix mille ans de souffrances, de faim, de froid et de persécutions, mais sa bouche généreuse souriaient timidement. (fr) |