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Dans ces convergences, elle (Sigrid Hunke) a su lire une continuité spirituelle exprimant les lignes de force d’une « religion de l’Europe » - la vraie religion de l’Europe -, une religion qui apparaît dès la fin du IVe siècle avec Pelage, qui réapparaît au IXe siècle avec Scot Erigène, qui se poursuit au XVIe siècle avec Maître Eckhart et ses disciples… et dont les héritiers , à des titres divers, sont aussi bien Erasme et Léonard de Vinci que Henri Moore, Shaftesbury, l’essentiel du mouvement romantique et idéalisme allemand, Goethe, Kant, Fichte, Schelling, Schleiermacher et Herder, les Russes Théophane et Berdiaev, les Français Teilhard de Chardin et Saint-Exupéry, etc.
Chez la plupart de ces auteurs on retrouve en effet, portés au plus haut niveau, certains thèmes fondamentaux de la pensée païenne telle que nous nous sommes efforcés de la définir jusqu’à présent : en premier lieu l’unité transcendantale du cosmos, la continuité entre Dieu (ou les dieux) et le monde – un monde dont l’être est parfait mais non immobile, qui est le lieu d’un devenir permanent en toutes directions ; un Dieu qui rend le fini lui-même infini , qui conduit à penser l’espace et le temps comme infinis. (fr) |