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Sous les voûtes de mon enfance et sur cette pente du Tibet, régnait la même inquiétude, suffisamment diffuse pour me sembler bénigne mais constamment présente pour n'être pas légère : quand prendrait fin l'attente ? il y avait une différence entre la nef et la montagne. À genoux, on espère sans preuve. La prière s'élève, adressée à Dieu. Vous répondra-t-il ? Existe-t-il seulement ? À l'affût, on connait ce que l'on attend. Les bêtes sont des dieux déjà apparus. Rien ne conteste leur existence. Si quelque chose advient ce sera la récompense. Si rien n'arrive, on lèvera le camp, décidé à reprendre l'affût, le lendemain. Alors, si la bête se montre, ce sera la fête. Et l'on accueillera ce compagnon dont la présence était sûre, mais la visite incertaine. L'affût est une foi modeste. (fr) |