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Les media de l'ère technicienne présentent des caractères assez différents. Leur contenu, c'est l'Insignifiant, l'actualité -- ce qui n'aura plus le moindre intérêt demain et dont il y a fort à penser qu'il n'en a pas davantage lors même qu'il constitue l'Evénement. Le medium, c'est l'image télévisée, non point le permanent à quoi il faut faire retour afin de s'accroître de soi, mais ce qui s'effondre sans cesse dans un néant qu'il n'aurait jamais dû quitter. Ce n'est donc pas l'autoréalisation que l'existence médiatique propose à la vie, c'est la fuite, l'occasion pour tous ceux que leur paresse, refoulant leur énergie, rend à jamais mécontents d'eux-mêmes d'oublier ce mécontentement. Oubli à recommencer à chaque instant, à chaque nouvelle montée de la Force et du Désir. C'est vingt et une heures par week-end que les élèves des classes de la banlieue parisienne passent devant leur téléviseur, tout de même que leurs maîtres : on aura quelque chose à se dire le lendemain. (fr) |