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La distinction apparemment très simple qui intervient entre les « choses » et les « hommes » ne peut cependant être entendue que dans le contexte de la pensée évangélique. Les hommes en question sont des vivants et, ainsi que nous avons été conduits à le reconnaître dès notre première réflexion sur la personne du Christ définie à partir de l'Incarnation du Verbe, des êtres incarnés. Des êtres incarnés ne sont pas des êtres qui ont un corps semblable à celui des choses -- corps objectif matériel incapable de sentir quoi que ce soit. Ce sont des êtres qui ont une chair, bien plus, qui sont une chair : cette totalité mouvante et indéchirable d'impressions sensibles, affectives, dynamiques qui constitue la réalité concrète des êtres de chair que nous sommes. Ce qu'ils éprouvent se nomme faim, soif, froid, malaise du besoin inassouvi, peine de l'effort, crainte de l'obstacle, ressentiment pour tout ce qui s'oppose à eux ou qui est plus qu'eux, mépris pour ce qui est moins qu'eux ou qu'ils estiment être tel. (fr) |