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Le communisme, dira-t-on, est emporté par une lame de fond et devant l'ampleur du mouvement populaire qu'il n'est plus en mesure de contrôler, il n'a d'autre solution que de se joindre à lui pour tenter de le récupérer ou, du moins, de faire route avec lui un moment, du côté où souffle le vent. Une telle explication suscite le doute. Bien au-delà d'un simple désir de protestation ou de réforme, la volonté acharnée de se défaire d'un régime abhorré, la haine de ses dirigeants, de ses institutions, de ses multiples maux, c'est ce qui, dans tous les pays soumis au communisme, existe depuis l'instauration de ce dernier. Il se trouve seulement que ce profond mécontentement n'avait pas le loisir de se manifester, parce que sa plus minime expression signifiait, pour celui qui aurait eu l'impudence de s'y abandonner, la prison ou la mort. Des foules n'envahissent les places pour clamer leur désir de libération et de changement que si, à l'autre extrémité de celles-ci, par d'autres rues, les chars n'ont pas fait leur apparition. Avec quelques mitrailleuses on tient une ville. Foules et armées ne se côtoient que lorsque, tacite ou non, un pacte a déjà été scellé quelque part. (fr) |