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La nature dont l'art va retrouver le chemin est bien différente (de la nature galiléenne). C'est une nature dont les qualités sensibles ne sont pas réduites à des caractères extérieurs, simples signes d'une réalité étrangère et se bornant à la « figurer ». Ces qualités sont des impressions subjectives, des sonorités intérieures, des tonalités affectives : des modes de la vie. Nous comprenons alors ceci : en arrachant couleurs et formes linéaires à l'archétype idéal des significations qui constituent le monde objectif, en les prenant dans leur picturalité pure et non référentielle, l'abstraction kandinskienne, loin d'écarter la nature, la rend à son essence intérieure. Cette nature originelle, impressionnelle et pathétique, cette nature véritable dont l'essence est la Vie, c'est le cosmos. Une proposition fulgurante de l'article de l'almanach du Blaue Reiter (ou Le Cavalier Bleu), soulignée par Kandinsky lui-même, définit ainsi l'Arché (ou l'Origine) où Art et Cosmos sont identiques : « Le monde est rempli de résonances. Il constitue un cosmos d'êtres exerçant une action spirituelle. La matière morte est un esprit vivant. (fr) |