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Les remarques qui précèdent devraient servir d'introduction à une nouvelle philosophie de la vie. On a vu que le concept de vie peut désigner soit l'objet d'une science déterminée, à savoir la biologie, et c'est alors un concept scientifique, soit l'objet d'une perception, objet porteur d'un certain nombre de caractères phénoménologiques qui le font apparaître à nos yeux comme un vivant. Cependant, lorsqu'il se rapporte à l'être humain, le concept de vie n'acquiert son sens originaire que s'il en vient à désigner pour nous une vie en première personne, c'est-à-dire la vie absolue de l'ego. Une telle vie ne se manifeste plus à nous par des caractères déterminés affectant un élément de l'être transcendant, elle se révèle dans une sphère d'immanence radicale de telle sorte qu'elle n'est plus rien d'autre pour nous que la vie même de notre corps originaire. Si telle est bien, dans sa nature ontologique propre, cette vie dont nous disons qu'elle est la nôtre, alors il est clair que l'opposition donnée comme fondamentale par tant de philosophies et, d'une manière générale, par la tradition, entre la vie et la conscience, ou la conscience de soi, doit être remise en cause. (fr) |