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Ne voit-on pas venir la catastrophe non de l'écoute de la parole du Christ mais de son oubli, voire, comme aujourd'hui, de l'interdit qui la frappe ? Tout soubassement sacré étant retiré à la nature humaine comme au monde qui repose sur elle, l'homme se trouve livré à la facticité de la nature matérielle, à un réseau de processus aveugles dépourvus de toute signification intérieure. La réciprocité des relations naturelles n'est plus celle de l'amour, c'est, on l'a vu, celle de la rivalité, de la lutte pour les biens matériels, l'argent, le pouvoir, le prestige -- et ainsi le règne de la feinte, de la fourberie, du mensonge, de l'adultère, de l'envie, de la haine, de la violence --, finalement la lutte de tous contre tous tempérée par la formation de clans en dehors desquels l'individu ne peut plus survivre dans la jungle de la modernité. Voilà donc ce qui advient dès que perd son pouvoir la parole paradoxale du Christ d'aimer ceux qui vous font du mal. Elle seule peut empêcher l'engrenage de la vengeance et de la haine. (fr) |