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Ma chute m'avait cloué sous les regards. Les amis, les médecins, les proches, l'administration, les spécialistes — tous s'étaient généreusement offerts à me contrôler. Même un addictologue s'était occupé de la remise sur les rails. J'avais eu avec lui l'impression de connaître le temps de la prohibition (la prohibition de vivre aussi sottement que je l'entendais). Je l'avais remercié en lui exposant que je craignais de prendre goût à sa discipline. Une fois sorti de l'hôpital, la surveillance généralisée avait redoublée. Et nos vies ordinaires s'exposaient ainsi sur les écrans, se réduisaient en statistiques, se lyophilisaient dans les tuyauteries de la plomberie cybernétique, se nichaient dans les puces électroniques des cartes plastifiées. Naissions-nous pour alimenter les fichiers ? (fr) |