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Qu'est-ce qui commence en un sens radical ? L'être assurément, s'il est vrai que rien ne serait si l'être n'avait d'ores et déjà déployé son essence propre, afin de recueillir en lui, dans son essence ainsi préalablement déployée, tout ce qui est. En quoi réside, plus précisément, l'initialité de ce commencement radical ? Qu'est-ce qui est déjà là avant toute chose quand celle-ci apparaît -- sinon l'apparaître lui-même en tant que tel ? L'apparaître, lui seul, constitue l'initialité du commencement, non pas en tant qu'il façonne le paraître de la chose et sa venue commençante à l'être : un tel commencement n'est encore que le commencement de l'étant. Initial, au sens le plus originel, l'apparaître l'est en tant qu'il apparaît d'abord lui-même et en lui-même. C'est dans cette mesure seulement que l'apparaître est identique à l'être et le fonde, en tant qu'il s'allume et prend feu et que cette traînée lumineuse, comme illumination non pas d'autre chose mais d'elle-même, comme apparaître de l'apparaître, expulse le néant et prend sa place. C'est l'effectivité phénoménologique de l'apparaître dans sa capacité de constituer par lui-même une apparence, c'est cette pure apparence comme telle qui est l'être. Elle est le commencement, non pas le premier jour, mais le tout premier. (fr) |