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Marx est tellement attentif à ce qui fait que la vie est la vie, au fait qu'elle se sent et s'éprouve, que tout ce qui se trouve dépourvu de cette propriété extraordinaire lui apparaît au contraire comme privé de sens, voire comme une impossibilité. Et autant Marx a aimé tout ce qui est vivant, autant il a rejeté sur un plan inférieur tout ce qui, privé de la capacité de sentir, de souffrir, de jouir et d'aimer, n'est que de la mort. Nous verrons que toute son analyse économique sera construite sur cette opposition décisive. Il ne s'agit là en aucune façon d'un jugement de valeur, de quelque vision romantique vague ou imprécise mais de la désignation la plus rigoureuse de l'un des facteurs qui entrent dans tout procès réel de production et font de lui ce qu'il est. Or un tel procès constitue justement le fondement de l'économie et de tous les phénomènes économiques en général. Il se divise entre le travail vivant d'un côté et, de l'autre, les éléments matériels qui sont les instruments de production et les matières premières. Tandis que le premier se trouve précisément désigné par la vie, les seconds, en tant que matériels, seront toujours affectés d'un coefficient d'inertie insurmontable qui les rend à jamais inaptes à jouer un rôle actif dans le procès de production, à constituer à proprement parler celle-ci. (fr) |