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Tout s’est passé comme si Saint Exupéry avait rejoint le Petit Prince sur son astéroïde. Évaporé dans l’air, pulvérisé dans l’espace. Mais infiniment présent, comme il avait toujours voulu l’être, dès les premiers vols mythiques de l’Aéropostale quand, seul dans son avion précaire, il survolait la « terre des hommes » et qu’il avait l’impression puissante de la protéger de ses ailes d’avion, comme aurait fait un archange. Jamais alors il n’avait autant compris le sens de la foi chrétienne, cette incarnation invisible du sacré. Et en une fraction de seconde, il s’était abandonné à ce mystère, et tout était si simple, soudain, si léger, si facile. Sa mère, dans son profond désespoir, aidée toutefois de sa foi catholique, comprit bien ce parcours somme toute cohérent qui avait porté tout au long de son existence terrestre, son fils tant aimé.
Mais Sa faim de lumière était telle
Qu’il monta, pèlerin des étoiles
Pèlerin du ciel, est-il arrivé
Aux balises de Dieu ?
écrivit-elle dans un poème daté de Pâques 1945. (fr) |