so:text
|
L'oubli par l'homme de sa condition de Fils ne tient pas seulement au Souci du monde en lequel il ne cesse de s'investir. C'est, on l'a vu, l'essence phénoménologique de la Vie qui fait d'elle le plus grand Oubli, l'Immémorial auquel nulle pensée ne conduit. De par l'Oubli qui définit son statut phénoménologique, la vie est ambiguë. La vie est ce qui se sait sans le savoir. Qu'elle le sache tout à coup n'est ni accessoire ni surajouté. Le savoir par lequel un jour la vie sait ce que depuis toujours elle savait sans le savoir, n'est pas d'un autre ordre que le savoir de la vie elle-même : c'est un bouleversement pathétique en lequel la vie éprouve son auto-affection comme l'auto-affection de la Vie absolue. Cette possibilité toujours ouverte dans la vie, pour qu'elle éprouve soudain son auto-affection comme l'auto-affection de la Vie absolue, c'est ce qui fait d'elle un Devenir. Mais quand donc ce bouleversement émotionnel qui ouvre le vivant à sa propre essence se produit-il et pourquoi ? Nul ne le sait. L’ouverture émotionnelle du vivant à sa propre essence ne peut naître que du vouloir de la vie elle-même, comme cette re-naissance qui lui donne d’éprouver soudain sa naissance éternelle. L’Esprit souffle où il veut. (fr) |