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De ces premières et brèves indications, il suit que le concept de vérité se dédouble, désignant à la fois ce qui se montre et le fait de se montrer. Ce qui se montre, c'est le ciel gris, ou l'égalité des rayons dans un cercle. Mais le fait de se montrer n'a rien à voir avec ce qui se montre, avec le gris du ciel ou avec des propriétés géométriques, il leur est même totalement indifférent. Preuve en est qu'un ciel bleu se montrerait tout aussi bien à nous, de même que d'autres propriétés géométriques, d'autres figures, ou encore la fureur des populations qui s'entre-tuent, la beauté d'un tableau, le sourire d'un enfant. Le fait de se montrer est aussi indifférent à ce qui se montre que la lumière à tout ce qu'elle éclaire, luisant, selon l'Ecriture, sur les justes aussi bien que sur les injustes. Mais le fait de se montrer n'est indifférent à tout ce qui se montre que parce que par nature il diffère de tout cela, quel qu'il soit, qui se montre : des nuages, des propriétés géométriques, de la fureur, d'un sourire. Le fait de se montrer, considéré en lui-même et en tant que tel, c'est là l'essence de la vérité. (fr) |