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Fantôme parmi les fantômes dans une foule qui se refuse avec hargne et sarcasme à croire à son identité, je persiste à parler une langue que l’on n’écrit ni ne comprend plus guère. Je suis pareil à ces émigrés qui, après avoir passé dix ou quinze ans en Amérique ou en Australie, ne comprennent plus rien au français qu’ils entendent à la radio ou lisent dans les journaux, une fois rentrés chez eux. Je n’aurai pas, pour ma part, longtemps quitté la France. C’est donc la langue qu’on y parle et qu’on écrit qui se sera peu à peu éloignée de moi, au point de m’apparaître insupportable et souvent incompréhensible. (fr) |