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C'est donc ce qui fait que le monde visuel est un monde réel qui fait aussi que ce monde m'est accessible par tous mes autres sens. Ce que je vois est aussi ce que je puis toucher, entendre ou sentir. Le fondement de cet « aussi » qui est précisément le fondement de la réalité de chaque monde sensoriel, c'est le continu résistant, immanent à chacun de ces mondes, parce que le mouvement subjectif est immanent à l'exercice de chaque sens, parce qu'il est l'être même du corps. C'est cette immanence aux divers sens du pouvoir de constitution du continu résistant qui explique que celui-ci ne soit pas transcendant au donné sensible, qu'il puisse former au contraire comme le lieu commun de toutes nos impressions. Voilà pourquoi nous n'avons pas besoin, pour fonder la réalité du monde de notre expérience quotidienne, d'avoir recours à une idée, l'idée de substance ou l'idée du réel, parce que ce réel est déjà impliqué dans l'expérience sensible elle-même. Comment d'ailleurs pourrait-on fonder le réel sur une idée ? N'est-ce pas de toute évidence le contraire qui est vrai ? (fr) |