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La conversation qui, tant que ma trop belle interlocutrice est demeurée assise en face de moi, glissait sans obstacle d'un sujet à l'autre, n'effleure plus maintenant que le masque des choses. Je me sens avec effroi la conduire à sombrer malgré moi dans l'artificiel. J'en suis réduit à m'arrêter de temps à autre pour immobiliser devant moi le visage que je ne puis supporter plus longtemps de voir s'offrir de profil, mais cette démarche enfantine ne me rend, à vrai dire, qu'une très courte assurance. Il me deviendrait peut-être brusquement impossible de faire un pas, sans le secours d'un bras qui vient s'unir à mon bras et me rappeler à la vie réelle en m'éclairant délicieusement de sa pression le contour d'un sein. (fr) |