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Berbère, né en 354 à Tagaste, en Africa, il mourra évêque d'Hippone en 430, alors que les Vandales assiègent la ville. L'éclat exceptionnel de son œuvre (La Cité de Dieu, les Confessions), ses contradictions mêmes, son désir d'associer la foi et l'intelligence, c'est-à-dire, en gros, la civilisation antique et la civilisation chrétienne, le vieux vin et le nouveau, ces tentatives conscientes font de lui, sous un certain angle, un rationaliste. La foi domine tout chez lui. Il dit cependant : credo ut intelligam, je crois pour comprendre. Il dit encore : Si fallor, sum - si je me trompe, j'existe; Si dubitat, vivit - s'il doute, il vit. Il serait abusif de voir dans ses affirmations, longtemps à l'avance, le Cogito ergo sum de Descartes; il est évident toutefois qu'elles l'évoquent. Sans doute, l'avenir a-t-il réservé sa plus grande attention à saint Augustin théologien, et à ses afirmations sur la prédestination. N'empêche que l'augustinisme a donné sa couleur, ses possibilités de mouvement et de discussion au christianisme occidental, ne serait-ce qu'en insistant sur la forte nécessité de ne s'engager dans la foi qu'en connaissance de cause, après une profonde réflexion personnelle, avec la volonté d'agir en conséquence. (fr) |