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En général, personne ne s’indigne et ne proteste contre sa propre propriété ; on ne s’irrite que contre celle d’autrui. Chacun, pour sa part, veut augmenter et non diminuer ce qu’il peut appeler sien et voudrait pouvoir appeler tout ainsi. Ce n’est en réalité pas à la propriété qu’on s’attaque, mais à la propriété étrangère ; ce que l’on combat, c’est, pour former un mot qui fasse le pendant de propriété, l’aliénité. Et comment s’y prend-on ? Au lieu de transformer l’alienum en proprium et de s’approprier le bien étranger, on se donne des airs d’impartialité et de détachement, et l’on demande seulement que toute propriété soit abandonnée à un tiers (par exemple à la Société humaine). On revendique le bien étranger non pas en son nom à soi, mais au nom d’un tiers. Alors toute trace d’"égoïsme" disparaît, et tout devient on ne peut plus pur, on ne peut plus humain ! (fr) |