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Quel intérêt y a-t-il à ajouter, à propos de tout phénomène, qu'il est conscient, et que ce caractère constitue son « essence » ? Ne risque-t-on pas de verser dans l'équivoque, ou de se perdre dans le verbiage ? L'immanence devient en effet l'essence de la transcendance, le non-dépassement l'essence du dépassement, la non-liberté l'essence de la liberté, l'immobilité l'essence du mouvement, l'invisible l'essence du visible. Toute détermination positive est rejetée dans le domaine de l'« ontique » ou de l'« existentiel ». Qu'on appelle l'immanence « affectivité » ou « sentiment » n'est guère éclairant, puisque le sentiment ne révèle rien, sinon lui-même, et n'est révélé par rien, sinon par lui-même. Il est aussi bien « activité » que « passivité », « joie » que « souffrance ». Il est « soi » ; il n'est pas « autre », tout en étant l'essence de l'autre. (fr) |