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Car si pour repousser une représentation hors de la conscience il faut d'une certaine façon la connaître, afin d'en mesurer l'inopportunité, comme justement cette représentation n'est pas formée, ce n'est pas elle qui peut nous instruire sur elle-même et nous inviter à l'écarter, ce n'est pas son contenu représentatif mais son affectivité -- savoir sans représentation, savoir avant la représentation, savoir secret de toute représentation, qui sait déjà ce qu'elle va représenter, qui lui permet de le faire ou le lui interdit. Et nous comprenons encore ceci : la représentation refoulée -- la représentation dont la réalité formelle empêche la réalité objective -- ne l'est pas dans quelque inconscient et n'y subsiste pas à titre d'entité psychique monstrueuse : elle n'est pas formée, voilà tout. Et l'inconscient lui-même, qui lui servait de réceptacle, n'existe pas non plus. Ce qui subsiste, c'est une tonalité, se profilant dans la première sphère de l'être, comme un accident, ou s'y déployant à titre d'habitus. Point n'est donc besoin pour rendre compte du refoulement de la mythologie des topiques ni de leurs personnages plus ou moins grossièrement empruntés au monde de la représentation, le savoir de la vie y suffit. (fr) |