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Ainsi l'éthique chrétienne se présente-t-elle d'entrée de jeu comme un déplacement de l'ordre de la parole, c'est-à-dire aussi bien de la pensée et de la connaissance, à celui de l'agir. Ce déplacement est décisif pour trois raisons. La première est qu'il reconduit de la vérité du monde à celle de le Vie. La seconde est que, dissipant toutes les illusions qui lient traditionnellement la vérité à la représentation, à la théorie et à leur fondement extatique, il rapporte sans équivoque la Vérité de la Vie au procès de son auto-engendrement, à la puissance d'un faire. La troisième est que, dans la vie, ce n'est précisément plus le pouvoir de l'ego, le Je Peux constitutif de son vouloir et de sa liberté, qui est pris en compte, mais la « Volonté du Père », soit ce procès d'auto-engendrement de la Vie absolue. Dès lors l'éthique relie les deux vies, celle de l'ego et celle de Dieu, de telle sorte qu'elle assure pratiquement le salut du premier. Faire la volonté du Père désigne le mode de vie dans lequel la vie du Soi s'accomplit de telle façon que ce qui s'accomplit en elle désormais, c'est la Vie absolue selon son essence et son réquisit propre. (fr) |