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Que cette peinture populaire se tienne aujourd'hui dans un isolement total, qu'il n'y ait pratiquement aucun public pour regarder ou pour comprendre les chefs d'œuvre de celui qui, comme le déclare encore Argan, « a décidé de l'art contemporain », que les admirables salles de la villa Lenbach demeurent en permanence désertes, ou encore qu'à Beaubourg la moitié de la collection pieusement léguée par Nina Kandinsky ait le droit de croupir dans les réserves où personne ne songe à les voir -- rien de tout cela ne constitue un véritable paradoxe. Il se trouve seulement que l'homme de notre temps n'a plus rien de populaire, de spontané, d'instinctif, de réel, de vivant. Une médiation est venue le séparer de lui-même, celle des médias justement qui substituent partout au libre jeu de la vie et de sa sensibilité le double d'un univers irréel, artificiel, stéréotypé, avilissant, où la vie ne peut plus que se fuir au lieu de se réaliser elle-même. (fr) |