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Ne vîtes vous jamais un chien rencontrant quelque os médullaire ? C'est comme dit Platon Livre II de Rép. la bête du monde la plus philosophe. Si vous l'avez vu : vous avez pu noter avec quelle dévotion il le guette, quel soin il le garde, quelle ferveur il le tient, quelle prudence il l'entame, quelle passion il le brise, quelle diligence il le suce. Qu'est-ce qui le conduit ainsi ? Quel est l'espoir de ses recherches ? quel bien prétend-il ? Rien de plus qu'un peu de moelle. Il est vrai que ce peu est plus délicieux que le beaucoup de plein d'autres : parce que la nature est un aliment élaboré naturellement à la perfection, comme écrit Galien, De fac. nat. III, et De usu part. XII. De même, il vous convient d'être sage pour flairer, sentir, et estimer ces beaux livres de grande valeur, faciles à l'approche, hardis à l'attaque. Puis par lecture attentive, et méditation fréquente, rompre l'os et sucer la substantifique moelle. (fr) |
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Mais veistes vous onques chien rencontrant quelque os medullare ? C'est comme dict Platon lib. II de rep. la beste du monde plus philosophe. Si veu l'avez : vous avez peu noter de quelle devotion il le guette : de quel soing il le garde : de quelle ferveur il le tient, de quel prudence il l'entomme : de quelle affection il le brise : et de quelle dilligence il le sugce. Qui le induict à ce faire ? Quel est l'espoir de son estude ? quel bien pretend il ? Rien plus qu'un peu de mouelle. Vray est que ce peu, plus est delicieux que le beaucoup de toutes aultres : pource que la mouelle est aliment élabouré à perfection de nature, comme dict Galen III. facu. natural. et XI de usu parti. À l'exemple d'icelluy vous convient estre saiges pour fleurer, sentir, et estimez ces beaulx livres de haulte gresse, legiers au prochaz, hardis à la rencontre. Puis par curieuse leçon, et meditation frequente rompre l'os, et sugcer la sustantificque mouelle. (fr) |