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Comment parler des temps heureux ? Comment ne pas les apercevoir parés des prestiges du souvenir, plus beaux qu'ils ne furent en réalité, dit-on, plus émouvant parce que perdus à jamais ? Mais le regret que leur image radieuse laisse dans nos âmes n'est pas simple. Ce n'est pas seulement la nostalgie des gestes, des voix, des sourires, des baisers, de tout ce qui se tient maintenant si loin de nous que rien, ni nos mains, ni nos yeux, ni même notre désir n'a le pouvoir de rejoindre. Nous nous reprochons aussi, je crois, de ne pas avoir compris en les vivant ce que ces heures avaient de précieux, d'irremplaçable. (fr) |